Bienvenue Lou

C’est un exercice un peu délicat et intime que d’évoquer son accouchement, j’avais vraiment envie de raconter ici cette journée si particulière.

Dimanche matin 4 août, 8h30, nous habitons dans une rue commerçante d’habitude très animée mais en cette période de l’année tout est très calme. Et pourtant, réveil en sursaut, non pas pour de fortes contractions, mais après avoir entendu un hurlement qui venait de dehors. Un fou ? Un passant… « Sortez, sortez …de chez vous, il y a le feu dans votre immeuble ».

Le temps de réaliser, la panique nous saisie, une épaisse fumée noire monte jusqu’à nos fenêtres. Instinctivement on enfile nos vêtements, je prends un grand panier et je jette dedans ce qui me passe par la tête, mon dossier de maternité, mon téléphone, mon macbook, un pull pour Léon et mon portefeuille. Ma vie matérielle ne se résume pas à grand chose à ce moment là. J’imagine notre appartement brûler et nos souvenirs s’envoler.

Léon du haut de ses 4 ans est en panique, on lui explique et on rassure en même temps « papa maman sont là, on te protège, il ne pourra rien t’arriver ». On commence à sentir une odeur puissante, j’appel l’ascenseur, Léon fini d’enfiler ses sandales, il pleurs. Simon me dit qu’il s’occupe du reste avant de nous rejoindre. On descend dans la rue et je suis totalement paumée. Je vois le feu dans la rue et cette épaisse fumée qui monte jusqu’à notre fenêtre au cinquième et dernier étage de l’immeuble. Je sers très fort Léon contre moi. Le caviste accolé à notre immeuble est en feu. Des bouteilles explosent. J’appel les pompiers, quelques passants stationnent et certains sont eux aussi au téléphone. J’explique ce qui se passe, on me demande si tout le monde est en sécurité, à ce moment là, je réfléchis à mes voisins qui dorment peut être encore…Et à Simon encore en haut pour prendre notre chat. Vent de panique. Je vois à ce moment là , quelques têtes connues, je suis rassurée. Simon arrive enfin, 3 véhicules de pompiers arrivent toutes sirènes hurlantes. Le feu est très vite maitrisé et je prends conscience que le danger est écarté, que mon appartement ne sera pas réduit en fumée.

Une heure plus tard, les policiers nous font regagner notre immeuble. Nous sommes sonnés. Il est midi, les légères contractions ressentis depuis 2 jours se mettent à s’intensifier. Je regarde Simon « c’est pour aujourd’hui ». Nous sommes déjà épuisés par ce début de journée mais l’excitation se mêlent progressivement à la frayeur.


12h00
mes parents arrivent et nous filons une première fois à l’hôpital, il est 14h00. Une fois sur place, on me confirme que le travail à commencé mais que je peux rentrer tranquillement chez moi car « ce n’est pas pour tout de suite »… On rentre, la douleur commence à vraiment s’installer. L’après-midi passe, la soirée s’installe, je prends une douche. Je patiente.


21h00
on file à la maternité. La sage femme de nuit, m’accueille avec le sourire. « Cette fois ci vous restez, vous avez bien travaillé »…Soulagement, commence le début de l’errance dans les couloirs de la maternité. On ne cesse de se répéter que cette journée est dingue.


23h00
je ne supporte plus rien, je suis pendue au cou de Simon, je rentre en salle de naissance à ma demande. On m’annonce  » 5 !!! Mais vous avez bien travaillé ». Je réponds sans attendre , « c’est l’heure de la péridurale. »


00h00
le soulagement, le début d’une longue attente. C’est la même sage femme toute la nuit, elle me rassure, elle est adorable. Une péridurale plutôt légère que je peux moi même gérer, j’ai mal mais c’est supportable, je m’installe sur le côté. La nuit est longue…


6h40
lundi 5 août, on m’installe, dernière ligne droite. La sage femme me dit qu’elle veut absolument m’accompagner jusqu’à la fin avant l’équipe de jour. Elle fait venir une infirmière, nous sommes 4 dans la salle, lumière tamisée. Je regarde Simon, la peur me gagne, vais-je y arriver ?


6h59
le dernier effort, toutes les sensations sont là, je me sens bien, presque euphorique de tout sentir (à l’inverse de mon accouchement pour Léon), je sais qu’elle arrive. Lou est délicatement posée sur mon ventre. Elle crie. La délivrance.

L’émotion, notre fille est là, tranquille et en bonne santé. Nous sommes tellement émus, tellement secoués par toutes nos émotions de la veille.


Bienvenue Lou.
« Lou, on aura une bien jolie histoire à te raconter pour plus tard »

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